Petite nouvelle
Me voila, petite nouvelle sur la toile, à déballer ma vie dans un blog. Pourquoi est-ce que je crée mon propre blog ? Bonne question… Peut-être pour y déposer mon expérience, mes ressentis. Peut-être aussi pour me libérer l’esprit.
Une présentation s’impose. J’ai 17 ans et je suis en ce moment en terminale S et, à cette période de l’année on demande à nous, pauvres petits lycéens de prendre une décision on ne peut plus importante quant à notre avenir. Pour ma part, pas de soucis. Dans ma tête c’est plus que clair, ça fait plus ou moins 4 ans que je veux être sage-femme. C’est à la fois une passion et une attirance forte pour le métier. On dit bien que sage-femme est « le plus beau métier du monde ». Je pourrais faire un topo impressionnant sur le métier, ayant moi-même lu pendant des heures les expériences de sages-femmes ou d’étudiantes sages-femmes sur des blogs. Dans ce métier un grand nombre de choses m’attirent, en particulier cette passion qui me viens d’on ne sait où pour la périnatalité, et la grossesse est une période de la vie d’une femme qui me fascine, j’ai envie de la connaître à la perfection… Un jour j’ai discuté avec une sage-femme au lycée qui était venue dans le cadre d’un forum des métiers. Après avoir longuement parlé ensemble elle m’a demandé si j’avais des questions à lui poser. Une seule m’est venue, la seule question qui m’angoissait… « Comment gérez vous les décès in-utero, les morts-nés ? Y a-t-il des cours sur la psychologie, ou l’accompagnement que l’on doit avoir à ce moment là auprès du couple ?». Ce à quoi elle m’a répondue que non, il n’existait pas ce genre de cours et que l’on apprenais à gérer ces situations sur le tas . Une phrase m’est restée : « Tu sais on ne deviens pas sage-femme par hasard, en général c’est qu’on aime trop la vie et qu’on a un problème avec la mort. ». En effet…
Ce petit entretien a renforcé encore un peu plus ma volonté d’exercer ce métier. Mais voila… un problème se pose. Les études de sage-femme sont des études difficiles qui durent 5 ans après le bac, et parmi ces 5 ans, la première année est l’année de médecine (PCEM1). C’est une année de concours qui regroupe environ 2000 étudiants et il n’y a que très peu de place à l’arrivée. Ces étudiants se battent et travaillent comme des malades pendants toute une année, se coupent de toute vie sociale et n’ayant comme seule distraction le tram. Le programme est énorme, et très scientifique. Moi qui suis une élève moyenne, en S certes, mais moyenne quand même, c’est un pur suicide. Les 80% d’échecs à cette 1ère année ont poussé une réforme à s’imposer proposant entre autre de faire quatre concours distincts (médecine, pharma, odontologie et sage-femme), mais la réforme à été reportée… quelle chance ! ou pas…, elle aurait permis de limiter le choix de filières par dépit, car le mode de sélection actuel est un concours au bout duquel les étudiants sont classés en rang utile et les places disponibles dans les catégories : médecine, odontologie et sage-femme ; sont définies par un numérus clausus fixé par un arrêté ministériel. C’est pas très clair mais assez difficile à expliquer…
Bref quand on me pose la question depuis deux ans si je suis prête à tout sacrifier pour avoir cette année de médecine et aller en sage-femme, la réponse était un « OUI !» significatif, une grande motivation et tout et tout. Mais là, j’en suis tellement moins sûre ! C’est une grande période de doute pour moi. En effet, j’aime trop la vie, et peut-être même trop pour la sacrifier pendant un ou deux ans en PCEM1. Ma réponse maintenant tendrais plus vers le « non ».
Alors pourquoi ce doute soudain ? L’approche d’une décision précise sur ce que je vais faire de ma vie, ce que je veux en faire surtout, me perturbe voire m’angoisse. Oui c’est plus ça … ce que j’ai envie de faire de ma vie.
Je me pose tout plein de questions comme « est-ce que je suis prête à bosser comme une folle dans ce métier ? est-ce que je vais m’en lasser ? est-ce que je préfèrerais pas un métier proche des autres, un retour aux valeurs… ». En réalité, je recherchais cette proximité avec le métier de sage-femme, mais plus je lisais des articles, plus je voyais que la profession paraissait trop médicalisée, presque déshumanisée. J’avouerais que ça m’a fais réfléchir…
J’ai donc pensé à un autre métier, un peu ciblé certes… et qui n’a rien à voir avec sage-femme. C’est esthéticienne dans un institut oriental. Idée étrange pour une fille française sans la moindre origine ? Peut-être bien en effet...